ÉCRITS

 

 

Libres pensées

Mots croisés dont on a fait sauter

la grille.

 

 

 

Dans ces trois ouvrages, regroupés deux ans de textes courts,

écrits par salves au rasoir d'un ongle qui gratte

un imaginaire sédimentarisé.

 

De ces grains, matières à jeu ou à silence,

nourris aux racines de l'absurde,

naît un univers labyrinthe

où chacun déploie

son propre fil

...

Écriture automatique - Paris-Lisieux juillet 2019

D'un jour on fait un serment,

et on tente le jour venu de définir ce qui nous lie avec.

 

Retour en force de quelque chose qui ne démarre pas.

 

La nuit, le jour est moins gris.

 

Attendre le temps passé et le conquérir pour qu'il marche devant, fièrement,

et solliciter aussi son ombre pour qu'elle cesse sa poursuite.

 

S'imaginer grandir en restant plus petite que le bout de son nez,

c'est déjà pressentir la présence d'un parfum envahissant.

 

Redoubler d'imagination et passer de l'autre côté sans savoir.

Le savoir est une victoire contre l'insoumise indécision.

 

Trahir n'est pas aimer, mais adorer.

 

 

Paris-Lisieux 19 juin 2019

Rendons l'art à son récit.

 

Lisieux-Paris 3 septembre 2018

La prochaine fois, la terre s'arrêtera de tourner, 

et le monde ancrera ses faiblesses aux creux de son cou

qui bat comme un coeur.

 

Paris 31 août 2018

Au temps de l'orgueil,

on arrime son temps et son espace sans jamais

s'animer d'une autre joie que la peur de ne pas être.

 

UNE LUMIÈRE QUI S’ÉLÈVE - mars 2018

Exposition COMIN'ARTS - Mémoires vives - Viviane BEAUFUMÉ/Lara-Scarlett GERVAIS

 

D’où vient la force de ce qui résiste  ?

 

Peut-être de l’ouverture créée par le vide soudain,
peut-être de l’espace meurtri dont le centre s’est déplacé,
peut-être de la densité intense de ce qui reste.

Ou peut-être simplement de notre regard qui d’instinct
se fixe sur l’essentiel.

 

Vois-tu seulement les pierres, les trous, les failles,
le vide autour ?

 

A la lueur d’une lumière qui s’élève,
choisis ton nouveau chemin, où que tu ailles,
même à tâtons, trouve l’échappatoire, la porte, le couloir.

Déploie le marchepied qui te mènera plus haut.

La montée est ardue ; tu ne cherchais qu’à fuir. 


Dessous, émerge une autre vision du monde, 
bien au-delà des murs qui sont tombés.

 

Je suis la mémoire qui te reste,
l’image qui te revient,
l’émotion qui te submerge.

 

Face au miroir, tu tombes le masque,

cette nuée qui couvre ton regard sur ce ciel immaculé
pourtant te livre ce jour, pareil à l’autre, 

qui s’abandonne au reflet du monde autour
pour y puiser sa force dans les traces de ce qui fut.

 

Ceci est notre fin et notre commencement.

 

Rudiments de création - 2017

L'invisible travail des idées multiples qui s'invitent par delà la création, simplement pour témoigner, à leur juste mesure, d'un temps qui passe, à la fois sensible et profond, comme une trace invisiblement présente nourrissant nos émotions.

 

Sommes-nous en marge du silence pour intensifier le geste et interrompre la parole ?

Sommes-nous le trait qui part à droite et s'évanouit face à l'adversité ?

Sommes-nous l'occasion de dire et de faire ce que nous avons toujours cru comprendre, sans nous y intéresser vraiment ?

Sommes-nous l'idéal qui s'approprie l'existence des autres et passe à côté de nos propres envies ?

Sommes-nous l'accent mis sur ce mot sans attendre le moins du monde qu'il lui donne plus d'attrait ou de sens ?

 

Il y a des traits au loin qui paraissent s'arrimer au monde et il y a des lignes sans ajout de point qui ne font que s'ignorer les unes des autres.

 

Chaque trait, chaque détail, chaque respiration qui n'appartiennent qu'au doute, émergent en filigrane, implosent avant d'avoir vu le jour, virevoltent autour d'un souffle, le soir comme le matin, plus loin, toujours en mouvement, incertain, improviste, fugace, éblouissant, irascible, inaccompli ; on n'arrêtera plus jusqu'à l'extinction, l'épuisement, notre point d'équilibre.

ShowTime - 2017

 

Cette scène à laquelle on fait face, seul face au noir, à l'inconnu n'est autre que la vie, l'incohérente, la trépidante, l'insatiable, plantant ses décors avec l'agilité de l'alchimiste en quête d'expérience.

 

Quelque chose dans l'air passe, le temps, l'énergie, la nostalgie, les regrets, l'amour, la tendresse.

 

On lui explique ce à quoi on aspire, errant mot après mot, et au moment où on lève les yeux, on s'aperçoit qu'on est à nouveau seul.

 

Seul face au spectacle de la beauté du Monde.

 

 

Inside Avenue  - 2017

 

Tendre un miroir au monde tel qu'il nous apparaît et se répandre dans son reflet comme on entre en soi-même, poussant la porte ou la forçant peut-être.

 

L'envie de rebrousser chemin est permanente, mais l'énigme qui s'offre à nous et le désir de cheminer contre le temps sont si forts que la pénombre s'offre comme une armure dissimulée, le regard hypnotisé par l'atmosphère irréelle tout autour, vertigineuse, jusqu'à atteindre les lumières de l'autre rive.

 

 

 

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